Lahcen Mahraoui: Alger est le véritable obstacle à l’autonomie au Sahara

La responsabilité de l’Algérie dans le blocage de toute solution de la question du Sahara, et particulièrement son opposition à la proposition marocaine d’autonomie, a de nouveau été soulignée par un sahraoui membre du CORCAS.
Pour Lahcen Mahraoui, également porte-parole de l’ATSME, l’Association des tribus sahraouies marocaines en Europe, qui s’exprimait devant le Conseil des droits de l’Homme (CDH) à Genève, c’est le régime algérien qui est à l’origine des tentatives visant à faire avorter le plan d’autonomie. Un projet que la communauté internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU considèrent pourtant comme une proposition sérieuse et crédible. Dans les camps de Tindouf, ce plan a recueilli un large soutien parmi la  population sahraouie, qui y voit l’espoir d’une solution à 40 ans de souffrances et de privations dans un désert hostile.

Mais ce soutien ne peut pas être publiquement exprimé par les sahraouis, surtout que les camps de Tindouf sont soumis à un régime stalinien, où les responsables du Polisario et du DRS algérien répriment impitoyablement toute voix dissonante. Le drame familial du dissident sahraoui Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud en est la parfaite illustration. Il est aujourd’hui banni des camps de Tindouf et séparé de sa famille pour avoir simplement osé exprimer publiquement son soutien au projet d’autonomie.
Mais, la jeunesse sahraouie dans les camps de Tindouf commence à prendre conscience qu’elle est prise en otage par le régime algérien et le Polisario. Et pour contourner le désespoir de ces jeunes, qui ne disposent d’aucun droit à la libre expression ni à la liberté de mouvement, Alger entretient un vain discours sur les droits de l’Homme au Sahara, a affirmé Lahcen Mahraoui. « Si les autorités algériennes se souciaient réellement du sort des sahraouis, elles n’auraient sûrement pas cherché à les maintenir dans un lieu hostile et invivable au milieu du grand désert », s’est indigné ce sahraoui farouchement opposé au Polisario.